Une nouvelle recherche (article présentement sous presse) visait à déterminer la prévalence de troubles des conduites alimentaires (TCA) chez les femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), ainsi que les effets de ces TCA sur leur qualité de vie. Cette recherche représente la plus grande étude transversale à ce jour à évaluer la prévalence de TCA chez les femmes atteintes de SOPK.
Les résultats sont étonnants : les femmes atteintes de SOPK représentent 4 fois plus de risque de développer des comportements alimentaires problématiques que le groupe contrôle.
De plus, les scores liés aux préoccupations face au poids et à la forme corporelle sont significativement plus élevés. Les chercheurs ont aussi démontré une prévalence plus élevée de boulimie (BN), d’hyperphagie boulimique (HB) et du syndrome de boulimie nocturne (SBN) chez le groupe expérimental (SOPK).
Les chercheurs identifient aussi une corrélation négative entre les scores globaux liés aux comportements alimentaires problématiques et les scores de qualité de vie liée à la santé. Les femmes atteintes de SOPK rapportent significativement plus d’anxiété et de symptômes dépressifs que le groupe témoin. Finalement, les chercheurs constatent un risque accru de comportements alimentaires problématiques chez les femmes atteintes de SOPK qui présentent aussi des symptômes d’anxiété.
La présence de TCA dans la population atteinte de SOPK pose un dilemme très intéressant en raison de recommandations contradictoires. On recommande régulièrement aux femmes atteintes de SOPK de perdre du poids, objectif contradictoire dans le traitement des TCA.
Des études ont effectivement démontré que l’excès de poids pouvaient avoir des répercussions négatives sur les manifestations cliniques du SOPK, y compris la résistance à l’insuline, l’hyperandrogénie et le dysfonctionnement ovulatoire, et que ces anomalies pouvaient être améliorées par une perte de poids. Toutefois, les sujets souffrant d’hyperphagie boulimique présentent une moins grande perte de poids, une reprise de poids plus rapide, et plus d’attrition dans les programmes de perte de poids que ceux sans HB. Ces données sont d’autant plus présentes chez les sujets souffrant de troubles concomitants tels que l’anxiété ou la dépression.
En outre, même chez les personnes non obèses qui souffrent d’HB, la présence de ce diagnostic représente un facteur de risque pour le développement futur de l’obésité. La perte de poids peut donc être plus difficile pour une femme avec SOPK qui présente aussi des comportements alimentaires problématiques, ce qui nécessite des stratégies de gestion différentes.
Finalement, entre autres recommandations visant des stratégies de traitement alternatives, les chercheurs concluent en suggérant fortement un dépistage de TCA chez la population SPOK. Source : Lee, I. et al. (article in press) Increased risk of disordered eating in polycystic ovary syndrome, Fertility and Sterelity.
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https://www.myferti.com/article-fertilite-amp-pma-fiv/14745/Syndrome_des_Ovaires_Polykystiques_SOPK_et_fertilite
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