Cet article est adapté de celui-ci, paru le 5 mai 2015.
Qu’est-ce qu’un trouble alimentaire autrement spécifié ?
Est-ce aussi dommageable qu’un trouble alimentaire ?
Faut-il s’en inquiéter ?
Est-ce qu’être au régime peut être considéré comme tel ?
Les termes anorexie et boulimie sont maintenant plus connus de la population générale. Ce sont deux troubles alimentaires spécifiés reconnus médicalement, qui dénotent une souffrance significative chez la personne atteinte, et qui sont liés à une grande insatisfaction corporelle et à des comportements alimentaires inadéquats. Depuis l’arrivée du DSM-5, en 2013, l’hyperphagie boulimique fait désormais elle aussi partie de la catégorie des troubles alimentaires spécifiés.
Mais qu’en est-il des autres troubles ? Qu’en est-il de la souffrance liée à l’insatisfaction corporelle ? De la volonté omniprésente de contrôle alimentaire ? Existe-t-il parmi ces comportements un trouble alimentaire ?
Afin de répondre à ces questions, il peut être utile de représenter le comportement alimentaire sous forme d’entonnoir.
Au sommet de l’entonnoir repose l’alimentation intuitive, la pratique reposant sur le respect des signes de faim et de satiété. C’est une pratique saine qui redonne le pouvoir de comportements alimentaires à la personne.
L’entonnoir débute dès que la restriction, qu’elle soit calorique ou cognitive, apparaît. À partir de ce moment, les comportements alimentaires sont régis par des règles externes. La personne s’empêche alors de manger un ou des aliments, ou ressent de la culpabilité en les consommant. Dès lors, cette restriction la place plus à risque de développer un trouble alimentaire.
Vient ensuite le moment où la personne se retrouve dans une spirale où elle entreprend des diètes les unes après les autres.
L’image corporelle de la personne a aussi un rôle à jouer dans les comportements alimentaires de la personne. Plus l’insatisfaction corporelle augmente, plus la personne est à risque d’entreprendre des moyens de contrôle de poids, notamment par des comportements alimentaires inadéquats. Plus on descend dans l’entonnoir, plus l’insatisfaction corporelle est grande.
Le fond de l’entonnoir représente le trouble alimentaire autrement spécifié, qui précède le trouble alimentaire spécifié.
Qu’est-ce qu’un trouble alimentaire autrement spécifié?
Il arrive quelque fois qu’une personne présente plusieurs symptômes reliés à un trouble alimentaire, sans que les critères diagnostiques ne soient présents à 100 %. C’est lors de ces situations que nous pourrons dénoter la présence d’un trouble alimentaire autrement spécifié.
Nous parlons alors de/d :
Anorexie atypique
Les critères sont présents mais le poids reste dans la norme (malgré une perte de poids).
Boulimie et hyperphagie atypiques
La fréquence des crises est plus faible que ce que les critères demandent.
Trouble purgatif
Présence de comportements compensatoires récurrents pour contrôler la forme et le poids, en l’absence de crise alimentaire.
Syndrome d'alimentation nocturne
Présence de compulsions boulimiques qui surviennent durant la nuit.
Orthorexie
L’obsession de manger sain.
Bigorexie
Le désir obsessif de modifier son apparence et son corps à partir de l’entraînement physique.
Notez que même s’il s’agit d’un trouble alimentaire autrement spécifié, la souffrance observée chez la personne est toute aussi importante et mérite toute autant d’être adressée. Bon nombre de personnes aux prises avec un trouble alimentaire se retrouve dans ladite catégorie non spécifiée. En effet lorsqu'on observe les prévalence, c'est cette catégorie qui détient la prévalence la plus élevée.
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